Je vais essayer d’être concis mdr :
Arrivée le mercredi matin, à l’apéro du soir on est convié à la présentation des top pilotes : Pigeon, Rudeau, Bruwière, Payet, Abella, …. On n’est pas nombreux et ça me surprend un peu (genre 20 en tout staff compris)
Jeudi soir je récupère ma plaque, il y a plus de monde et certain ont déjà fait une reconnaissance de la Méga ou des qualifs (3 spéciales) Un type que j’avais croisé la veille à l’apéro a le teint livide, il me décrit la reco : carnage, c’est mouillé, ça glisse partout, tu tiens ni sur le vélo, ni même sur tes pieds, ce que je redoutais le plus semble se confirmer arrrg !
Vendredi matin je me pointe à 6h30 du mat’ pour faire la reco de la Méga intégrale. Un Traffic 9 places nous attend et embarque finalement 11 pilotes et 10 vélos sur une remorque, c’est parti pour une heure de route direction le sommet du Maïdo (2.200m d’altitude) Je sympathise avec mon voisin qui est Français mais qui habite en Éthiopie, on est serré à quatre sur une banquette de 3 et la fille à ma gauche parle Anglais avec son voisin. Plus on avance et plus je me rend compte qu’en réalité la moitié des gars qui sont dans ce camion sont des top pilotes : Rudeau, Pigeon et sa meuf pilote, Abella, Bruwière et Raphala Richter collée à moi (elle sera la gagnante 2024) C’est un peu surréaliste, c’est ambiance vraiment cool, personne se prend la tête. Arrivés en haut, il fait beau, on s’équipe après avoir fait la photo de la vue sur le cirque de Mafate. Depuis le début je ne pense qu’à une chose aller voir le saut qui se trouve à même pas 100m du départ et qui est souvent la cause de pas mal de grosse chute. Je m’approche, c’est une grosse marche (1m) avec une réception de merde à plat, c’est à ma portée, je décide de pas la faire car j’ai entendu dans la navette que le départ serait surement déplacé à cause de nouveaux aménagements dangereux pour les pilotes (barrières avec des piquets en fer) C’est parti, je me lance avec le gars qui vit en Éthiopie, il semble avoir un bon niveau et dès le début je m’aperçois qu’il est vraiment meilleur que moi, pas grave je vais à mon rythme j’ai pas envie de me boiter dès le début, il disparait rapidement de ma vue. Le terrain est volcanique un peu humide mais ça va, quelque passage cassant comme on aime. Mais ce qui surprend le plus c’est que c’est ultra cardio, y’a plein de coup de cul qui te montent le palpitant au taquet (et c’est que le début) Je continu et là trop bien le gars m’a attendu, je le mets à l’aise mais ça le gène pas de m’attendre, c’est quand même cool de sa part. On continue et là on attaque la partie rock’n’roll dans la forêt. Tapis de racine trempées dans la pente, c’est la cata, je tiens sur le vélo mais je glisse plusieurs fois et me mets au tapis sans me faire mal (et sans rien casser) Je suis vraiment pas à l’aise mais ça me plait bien sauf que je veut surtout pas me faire mal. On sort de cette forêt et là un peu de répit, ça remonte sur piste, on récupère un peu. Désormais on est 4 et Rudeau et Pigeon arrivent derrière nous comme des barjots, Rudeau n’a plus de frein arrière, la reco s’arrête là pour lui et Pigeon remonte à la pédale pour aller sur la spé1 du lendemain.
Sur le roulant rapide, 2 Allemands me doublent dont un manque de se mettre au tapis bien bien, je le rattrape, on rigole comme des débiles, ils feront le reste de la reco avec nous.
On est désormais 6 pour le final dans la caillasse qui tabasse comme chez nous, je me dis que là le terrain est mieux pour moi mais ce sera en fin de course donc peut-être plus tout à fait lucide, faudra être méfiant.
On arrive en bas après 1h30, c’est le temps que je pensais mettre en mode « course » donc si météo correct je devrai mettre moins (en vrai le temps et le classement m’importe peu)
Samedi, au programme 3 spéciales sur un autre versant qui nous amènera du Maïdo jusqu’au bord de mer à Boucan Cannot. On monte à nouveau au sommet mais cette fois dans un bus avec un chauffeur local qui me fera transpirer sur cette route longue et sinueuse sur laquelle croiser un autre véhicule relève de l’acte chirurgical.
Spécial 1 : la plus longue, régalade tout du long même s’il y a beaucoup de racines bien mouillées encore. J’y vais cool quand même mais le terrain est vraiment génial.
Spéciale2 : bizarre, c’est une piste qui trace assez droit dans les champs de cannes à sucre, pas vraiment d’intérêt, y’a moyen d’aller très vite mais ça me rappelle l’Allemand qui a failli se boiter sur ce genre de portion, je décide de pas envoyer les gaz histoire d’assurer une arrivée en entier.
Spéciale 3 : comme à la maison, du technique, du cailloux, de la poussière car on est sur le bas et il fait 35°. Par contre quelques relances qui font monter le cardio, je prend les trajectoire les plus difficile me disant qu’après tout ce sera jamais aussi dure que les Calanque ou le Rove et en vrai ça passe sans problème.
Samedi soir apéro sur la plage avec tout le monde pour le verdict des qualifs.
Il y aura trois vagues : Mégavalanche (70 personnes), Challangers (70 personnes dont toutes les filles) et Amateurs (50 personnes)
Je serai ligne M c’est-à-dire en première ligne de la troisième vague, ça me va, je me dis qu’au moins y’aura moins de furieux au départ et donc moins de risque de grosse chute.
Dimanche, jour de course, la météo est restée correcte et visiblement il n’a pas replus, on remonte la même équipe dans le Traffic, je trouve les top pilotes plutôt détendus, Rudeau essai de monter sur un cocotier pour faire tomber les noix …
Nous voilà en haut je vais devoir poireauter 2h mais la vue est magnifique et j’en profite pour faire les 500 premiers mètres de la course pour voir la trace qui me convient le mieux, histoire de pas crever dès le départ.
C’est confirmé, le départ se fera un peu plus bas que d’habitude, pas de marche à sauter (ouf) et surtout un peu plus large aussi donc moins dangereux.
Du coup je peux voir les départs des 2 premières vagues, c’est assez impressionnant ces mass-start.
Mon tour arrive, je suis aux avant-postes de la dernière vague et ça fait drôle, comme si j’étais un top pilote !
Je suis cool avant le départ mais le gars à coté de moi me donne 2 informations qui me tendent :
1 on attend pour partir que l’ambulance charge un gars qui s’est crashé bien bien lors de la deuxième vague
2 dans notre vague ils ont mis en dernière ligne les locaux qui n’ont pas fait les qualifs et il me précise que les gars sont plutôt du genre vifs sur le vélo
Alaarma ! c’est parti ! en l’espace de 30 secondes les trois locaux me doublent proprement, je suis rassuré, j’essai de me rappeler la reco et surtout de gérer le cardio du début en anticipant les rapports pour pas devoir appuyer comme un sourd. Tout se passe bien sur la lave, puis on arrive dans la forêt et là belle surprise c’est humide mais pas trempé comme à la reco, je passe tout sur le vélo mais glisse quand même une fois, je tombe, j’ai rien, le cintre n’est plus dans l’axe, je redresse et repars sans soucis physique et mécanique.
La suite est vraiment bien pas mal de gars ont des pépins mécaniques (casse de chaine, pneus ou jantes éclatés)
J’en vois tomber mais rien de grave et c’est à mon tour de retomber dans le rapide et je fini à l’envers dans les buissons (j’avais fait la même au même endroit lors de la reco) Un gars s’arrête et m’aide à me relever, trop sympa de sa part.
Dans le dernier tiers on est 5 ou 6 dans le même rythme, on se double à tour de rôle mais dans un super esprit, la course est longue mais physiquement ça va bien, je reste vigilent dans la partie finale semée de caillasses et un poil technique.
J’entend au loin la sono signe d’une arrivée imminente, voilà 1h09’ c’est fini j’arrive heureux, cuit et chaud bouillant, plein d’adrénaline, me femme et ma sœur sont là c’est top je suis sur un nuage.
Je tombe maillot et protections, siffle 2 bières fraiches offertes par Commencal et on débrief avec les gars de la navette, tout le monde est heureux même celui qui à pété sa chaine et fini la course en poussette. Pigeon gagne, Bruwiere second et Rudeau 4, on discute avec eux, ils sont aussi détendus qu’au départ c’est vraiment marrant.
Voilà, j’avais jamais fait de course, même pas un enduro, promis la prochaine fois je fait moins long, mais vous aurez compris que là je suis comme un enfant à OK corral.
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